Enseignante en Activité Physique Adaptée depuis 5 ans, je travaille auprès de femmes en situation d'obésité et de surpoids. L'accompagnement proposé n'est pas basé uniquement sur la perte de poids mais l'objectif est beaucoup plus large : amélioration de la confiance en soi, lutter contre l'exclusion sociale, diminuer les limitations fonctionnelles, augmenter la masse musculaire et les capacités physiques...

Par cette approche holistique, centrale à mon accompagnement j'ai été frappée par la grossophobie subie par ces femmes dans tous les aspects de leur vie : scolaire, médicale, professionnelle, vestimentaire... les regards désobligeants et les idées préconçues de la société. C’est dans ce cadre de grossophobie banalisée, que ces femmes ont abordé la difficulté voire l’impossibilité de trouver des brassières de sport. Plus largement, des vêtements de sport adaptés à leur morphologie. De fait, lors des séances elles portent des maillots de bain, des soutiens-gorge trop petits ou superposent deux types de maintien.

Le manque d'offre ne permet pas à ces femmes de s'habiller correctement, en accord avec leurs besoins et leurs envies mais souvent par dépit. Au-delà de la stigmatisation, l’achat de vêtements de sport par défaut peut engendrer des problèmes de confiance en soi, d'inconfort (douleurs dos, poitrine, ou ventre) voire même d’insécurité. Les vêtements de sport doivent être confortables, assurer un maintien optimal, tout en leur permettant de se sentir belles.

La pratique d'une activité physique régulière étant le cœur de mon engagement professionnel,  le poids et la taille ne peuvent être une condition sine qua none au mouvement. Il n'est pas concevable ni accepatable de ne pas pouvoir agir pour son bien-être ou sa santé via l'activité physique par l'absence de vêtements ou de matériels de sport adaptés.